Boukhara est la métropole historique de l’Ouzbékistan, qui se classe au deuxième rang après sa sœur, Samarcande. Plaque tournante du patrimoine sur la légendaire route de la soie, la ville est marquée par des siècles d’histoire, qui se reflètent dans la multitude d’édifices et de monuments historiques présents dans la ville. Le nom de la ville, Buxoro en ouzbek, évoque son passé monastique et illustre son importance en tant que centre d’études islamiques et de recherche religieuse.
Sommaire
La mosquée Bolo Khauz
Adjacente à la forteresse historique de l’Arche, la mosquée Bolo Khauz constitue un espace de détente paisible, avec sa véranda bordant l’étang éponyme, qui a inspiré le nom de la mosquée. L’étang, bien plus ancien que la mosquée fondée en 1712, servait de point central au voyage rituel de l’émir sur la place pour assister aux prières du vendredi. La mosquée d’été, coiffée d’une tour et érigée au début du XXe siècle, sous le règne du dernier émir de Boukhara, est d’une complexité stupéfiante. Vingt colonnes de bois s’alignent à la surface de l’eau. Selon la tradition, l’observation du reflet des piliers, au nombre de la moitié de la somme sacrée de quarante, est porteuse de chance.
La madrassa Miri-Arab
Les itinéraires des explorateurs à travers Boukhara comprennent souvent un voyage à travers son éventail de madrassas. Dans ces bastions du savoir, des esprits érudits étaient formés pendant de longues périodes, pour produire des savants compétents dans des domaines aussi variés que les mathématiques, la littérature, la logique et le droit religieux. Parmi les institutions notables, la madrassa Miri-Arab se dresse magnifiquement au sein du complexe Poi Kalyan, dans la vieille ville de Boukhara. Construite dans les années 1530, la madrassa arbore deux dômes céruléens et des motifs complexes. Il s’agit également d’un mausolée pour le monarque médiéval Umaidullah et son guide spirituel, Miri Arab. Fait remarquable, elle est restée une école islamique opérationnelle pendant l’ère soviétique, une allocation unique en reconnaissance des sacrifices des soldats musulmans pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’Arche de Boukhara
Située au cœur de la ville ancienne, l’Arche de Boukhara se dresse comme une structure imposante de la ville. Le terme « arche » est traditionnellement associé au concept de forteresse ou de citadelle. Selon des découvertes archéologiques récentes, ce site monumental a été reconstruit à de multiples reprises depuis ses origines au Ve siècle. À chaque fois, les nouveaux remparts s’élevaient sur les vestiges de leurs prédécesseurs, créant une élévation semblable à une colline. Les grandes portes, construites au XVIIIe siècle, servaient autrefois de seuil à la royauté qui observait la place située en contrebas. À l’intérieur des murs de la citadelle se trouve une première forme d’établissement médical, qui accueille les personnes en quête de soins pour une consultation avec des médecins ou des praticiens de remèdes naturels.
Le Lyabi Hauz
Lyabi Hauz, qui se traduit par « près de l’étang », présente un contraste avec les environs arides de Boukhara. Pendant la période médiévale, ces réservoirs artificiels faisaient partie intégrante de la vie de la ville, en raison de la proximité de Boukhara avec le désert de Kyzylkum et de sa position en tant que destination finale de l’eau de la rivière Zaravshan. Malgré leur importance vitale pour les habitants en termes de boisson, d’assainissement et de lavage, les étangs étaient également la source de maladies répandues. Dans le cadre d’une réforme sanitaire, la plupart des étangs ont finalement été scellés et réaménagés au cours du XXe siècle. Néanmoins, les quelques bassins restants ont aujourd’hui une fonction décorative et constituent une oasis pour les visiteurs à la recherche d’un peu de répit sous la canopée des mûriers tentaculaires.
Le Po-i-Kalyan
Le complexe de Po-i-Kalyan abrite l’une des structures emblématiques de Boukhara, le magnifique minaret de Kalyan. Construite par la dynastie turque des Karakhanides, cette tour, ornée de briques en terre cuite, mesure 48 mètres de haut. Pour les historiens, la fonction originelle de la tour a longtemps été discutée, allant d’une balise pour les caravanes à l’approche, d’un haut lieu de surveillance, voire d’une prison pour les contrevenants. Au cours de l’année 1220, les forces mongoles ont rasé la mosquée et la madrassa adjacentes après un siège qui a duré deux semaines. Aujourd’hui, le minaret de Kalyan est un vestige historique unique qui émerveille les voyageurs qui visitent la ville de Boukhara. C’est un destination à prévoir lors de votre planification de voyage en Ouzbékistan.
Le Chor Minor
Dans le panorama architectural du pays, Chor Minor se distingue par son quatuor de tours. Construit par un riche marchand, Niyazkul, il y a plus de deux siècles, cet édifice recèle des mystères dans sa conception. Non destinée à l’appel traditionnel à la prière, une seule tour est accessible, servant d’espace de stockage. Les différences ornementales entre les tours alimentent les histoires et les interprétations, de la notion fantaisiste aux représentations symboliques des quatre grandes religions, qui reflètent les multiples facettes de l’histoire de Boukhara, y compris son quartier juif autrefois prédominant.
La vieille ville de Boukhara
Les annales de Boukhara racontent une épopée à la fois splendide et dévastatrice, avec une lignée de souverains à la tête de l’empire samanide, puis du khanat de Boukhara. Malgré les destructions répétées, la ville s’est relevée, accumulant des trésors culturels qui sont aujourd’hui reconnus par l’UNESCO. Depuis son rôle de noyau de l’émirat jusqu’à son incorporation dans la République socialiste soviétique d’Ouzbékistan, chaque époque a contribué à l’amalgame de la conception médiévale qui confère à Boukhara son caractère – un paysage urbain entier relatant l’histoire, et non pas seulement des points de repère individuels. Les voyageurs qui parcourent les ruelles découvrent une riche histoire forgée au fil du temps. Chaque brique et chaque minaret représentent une page d’un manuscrit à ciel ouvert, offrant une immersion dans une chronique de résilience culturelle de la ville.